Satisfecit affiché à mi-mandat,
Un nouveau catalogue de 44 pages distribué à tous les Suresnois suivi de 4 réunions publiques dans différents quartiers, la majorité municipale met le paquet sur la communication.
La réunion publique du 11 décembre 2023 à la salle des fêtes (et en streaming live) a réuni peu de curieux. Bien dommage car les questions des habitants permettent de questionner la qualité de vie du quotidien et les choix d’investissement. Elles ont entrecoupé le long monologue du maire qui aime tant critiquer ses partenaires (Etat, législateur, municipalités voisines) plutôt que de prendre sa part de responsabilité. Le maire semblait faire son bilan personnel, oubliant le travail collectif de son équipe et des services de la ville.
Notre maire aime se présenter comme un excellent gestionnaire. Le poids de la dette a baissé et la mairie a été en première ligne lors de la pandémie. Pour autant, quel intérêt d’investir 12 M€ dans une école inutile au regard de la baisse de 800 élèves entre 2018 et 2023 (maternelles et élémentaires)? A cela s’ajoute des coûts de fonctionnement (énergies, entretien et adaptation au dérèglement climatique) de maintenir autant de petites structures et les dysfonctionnements connus par les familles sur le manque d’animateurs, de personnel de cantine et la pression des directeurs d’établissement dont les délégations dépendent du nombre de classes ! Un autre exemple probant est la qualité de service (public) dont les Suresnois bénéficient. Et là, que ce soit sur la tranquillité, la propreté, les mobilités inter-quartiers, le portail familles, le commerce de proximité abordable, les fermetures répétées de la piscine des Raguidelles, les Suresnois témoignent chaque jour de leurs difficultés. Et que dire du racket du stationnement automobile et de la chasse aux défauts de paiement oubliant les stationnement sauvages et dangereux ! Contrainte de prendre parfois la voiture, une maman pro mobilités douces, dénonce l’absence totale de parking collectif à Liberté et raconte ses rondes pour tenter de trouver une place malgré le forfait résidents. Désormais c’est une guinguette de 3,2 M€ dans le parc du château le sens des priorités de gestion, vraiment ?
Notre maire veut laisser son empreinte avec le réaménagement du centre-ville. Motivé par l’esthétisme et le difficile compromis entre les mobilités, Guillaume Boudy esquive les choix durables à la hauteur des enjeux climatiques et de fait de la santé et du cadre de vie des habitants. Quel plan climat pour Suresnes ? Comment s’adapter à des températures à > 40° ? Le timide verdissement ne suffira pas. Sans réduire le trafic automobile, pollution de l’air, sonore et dangerosité perdureront. Quelles liaisons avec le haut du boulevard Sellier, avec le boulevard Roosevelt ? Les balades urbaines, c’est bien ; les études de fond et de prospective, c’est mieux. Les travaux et désagréments seront longs et coûteux, exigeons qu’ils soient utiles et adaptés au dérèglement climatique !
Notre maire se défend de bétonner et de chasser les foyers modestes. Les faits sont pourtant têtus. Suresnes dépasse les 50 000 habitants, seule la mobilisation a permis de faire reculer le projet des tours. Chacun constate la construction forcée comme à la Croix du Roy, rue des fusillés de la résistance ou Rouget de Lisle, sans que les services (transports, parcs, santé, périscolaire) ne suivent. Le PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) sera à surveiller. Qu’on soit clair, l’exercice est difficile. La pression démographique et la crise du logement (10 ans d’attente en moyenne dans le 92, 2 500 dossiers en attente à Suresnes), cela requiert la rénovation (thermique) et réhabilitation, du volontarisme sur les logements sociaux (que le maire considère comme « charges », l’expérimentation de l’encadrement des loyers, parfois exercer le droit de préemption. Le maire souhaite « préserver la possibilité pour les classes moyennes ou les jeunes ménages en début de parcours résidentiel de s’installer et de vivre à Suresnes ». Et les foyers modestes ? Et la mixité ? Et le personnel essentiel qui travaille à Suresnes ? Le fidéliser requiert des temps de trajet raisonnables et donc une offre de logements mixte et accessible.
Le trompe l’œil de la démocratie participative et de la (sur)communication. Balades urbaines, questionnaires se multiplient et tant mieux. Arrêtons-nous sur plusieurs points : 1) l’opacité des conseils de quartier auxquels les Suresnois ne peuvent assister, à défaut d’être choisis pour s’y impliquer, 2) le manque de prise en compte des remontées des Suresnois qui s’impliquent dans les différentes réunions, 3) la liberté d’expression muselée avec la réduction des panneaux d’expression libre ou la non association des groupes d’opposition municipales au contrat de mandat. Les catalogues de communication d’autosatisfaction se succèdent. Exigeons du concret ! Les promesses de campagne puis du contrat de mandat se perdent parfois en route. Oui, le candidat Boudy promettait le métro 2 (comme son prédécesseur é). Où sont l’antenne de police municipale dans le haut de Suresnes ? La maison de santé à Cité-Jardins ? La fête des vendanges et la culture pour tous ? La pépinière d’entreprise ? La maison du développement durable ? Chut. Pas l’amorce d’un regret sur ces 3 premières années de la part du maire !
Bilan de mi-mandat, on est loin du compte.